Créations.

La compagnie SURLEFIL travaille actuellement avec les jeunes majeurs du centre pénitentiaire de Luynes sur un projet d’écriture théâtrale pour un spectacle mettant en scène ces mêmes jeunes détenus et des acteurs professionnels autour de la thématique de L’odyssée d’Homère. En prison plus qu’ailleurs c’est un long chemin de solitude qu’il faut traverser.

Un temps qui se rapproche du néant. Temps suspendu dont l’issue est la liberté.
Pour ce projet d’atelier / création en milieu carcéral, soutenu financièrement par la DRAC Paca et la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Marseille, une tournée dans différents lieux culturels et scolaires est prévue qui vise à tisser ce lien avec l’extérieur, le monde, ce lien manquant qui les empêche de se projeter dans la société.

Pour cette création, la compagnie Surlefil a choisi une nouvelle traduction de L’Odyssée d’Homère, celle d’Emmanuel Lascoux aux éditions P.O.L et travaille en étroite collaboration avec le traducteur, à une adaptation pour le théâtre .

D’autres projets sont en cours d’écriture avec toujours ce même enjeu. L’art au centre de la société comme un révélateur.

Nos Traversées - Teaser - copyright Airelles Video

« Avec toute mon équipe de La Parole Errante je cherche l’absolu de la langue. On se fout de l’approbation des autres, du consensus. On veut arracher les prisonniers, les drogués, les transplantés, les psychiatrisés à ce pauvre petit langage auquel les a condamnés une société qui ne les écoute plus. Nous voulons leur rendre leurs mots. Nous voulons en faire des poètes. »

L’art au centre de la société comme un révélateur.

« J’ai été fier lorsqu’à la fin d’un stage en prison un condamné à vingt-cinq ans de réclusion a déclaré à un journaliste qui l’interrogeait sur l’apport de l’aventure : “ Mais, monsieur, je suis plus riche de deux cent cinquante mots ! “ Alors, qu’on ne me demande pas si je fais du social ou du politique ! Notre entreprise est bien au-delà ! Elle vise à forger une fierté d’homme, d’artiste. Elle vise à faire de ces pauvres des Dieux. »